[Santé animale] Quand la grippe s’agrippe !
Comme chaque année, avec l’arrivée du froid, la grippe a tendance à faire son retour dans nos élevages. Et il semblerait que cette fois, elle ait un peu d’avance par rapport aux années précédentes. Pierre-Olivier Declèves, vétérinaire conseil, vous donne des solutions pour limiter des pertes économiques trop importantes.
Comment savoir si mes vaches sont atteintes ?
Pour savoir si votre troupeau est atteint par la grippe, l’observation est de rigueur.
On remarque généralement des bouses beaucoup plus molles voire liquides pour une bonne partie du troupeau. Cela s’accompagne d’une baisse rapide de la production laitière pouvant aller jusqu’à une perte de plusieurs litres par jour et par vache.
Certaines vaches atteintes plus sévèrement présentent des diarrhées hémorragiques accompagnées de déshydratation et d’un affaiblissement général. On note également fréquemment de l’hyperthermie voire des écoulements naseaux et de la toux. Généralement, l’ensemble du troupeau est atteint quelques jours après l’apparition des premiers symptômes. La situation a tendance à rentrer spontanément dans l’ordre une semaine plus tard en cas d’atteinte bégnine (bouses plus molles ou liquides) mais aux vues des pertes économiques engendrées par la chute de production laitière et le risque d’une atteinte plus sévère, il vaut mieux réagir le plus rapidement possible en cas de suspicion de grippe.
Face à la grippe, il faut agir vite et bien
Le premier réflexe à avoir, quand c’est possible en termes de place, est d’isoler les animaux atteints précocement afin d’éviter aux maximum la propagation du virus. Il faut ensuite utiliser pendant plusieurs jours des pansements intestinaux pour restaurer la muqueuse intestinale (Bentonite par exemple) et réaliser une cure de vitamine C à l’ensemble du troupeau afin de booster son immunité. Il existe d’ailleurs de nombreux aliments en poudre regroupant pansements et vitamine C. L’apport supplémentaire de fibres à la ration est également une bonne chose.
L’aspirine autrefois utilisée contre la grippe n’est plus autorisée depuis plusieurs années chez les vaches laitières mais peut toujours l’être en élevage allaitant. De plus, aucun vaccin n’existe contre ce virus.
Pour les vaches présentant des diarrhées hémorragiques, de la fièvre ou tout autre symptôme provoquant une atteinte de leur état général, il est conseillé de faire appel au vétérinaire traitant car dans certains cas, le pronostic vital peut-être engagé.
Des pertes économiques qui peuvent être importantes.
La grippe n’est donc pas à prendre à la légère. Il s’agit d’une maladie très contagieuse qui, une fois dans l’élevage, frappe généralement toutes les vaches présentes et ce, rapidement. Alors, pour éviter qu’elle ne s’agrippe à vos vaches, il est donc important de pouvoir la mettre en évidence précocement afin de réagir directement et ainsi contrer au plus vite les dégâts occasionnés par celles-ci tant au niveau de la santé animale qu’au niveau de l’impact économique. En effet, Il n’est pas rare d’avoir une perte de deux litres de lait par vache et par jour et ce pendant une semaine voire plus si rien n’est fait.