[Nutrition] Comment réagir face à la montée des prix du correcteur azoté ?

Lors de la montée des prix des correcteurs azotés, il ne faut pas raisonner directement réduction des distributions pour limiter les dépenses. Il faut avoir un raisonnement à moyen-long terme sur la stratégie d’alimentation de votre cheptel. Les quelques euros économisés sur cette période peuvent amener des conséquences lourdes sur les animaux.

Sommaire

Equilibre de rations : pas de concession

Tout l’enjeu de la lactation se joue sur les 100 premiers jours après le vêlage. La vache produit 40 à 45% de sa lactation sur cette période. Si le pic de lactation est ainsi pénalisé, la production totale de la lactation sera réduite. Il y a également d’autres enjeux : les risques métaboliques (acidoses, acétonémie…), la reproduction (fertilité…), par une mauvaise digestion de la ration due au manque d’azote. Ainsi il est primordial de ne pas pénaliser les animaux dans cette période par une baisse de correcteur, les équilibres sont à respecter pour ces animaux.

Changement de correcteurs : bien vérifier le coût de la MAT Vraie

Dans le cas d’un changement du correcteur azoté (qui peut subir une augmentation), il est impératif de vérifier le coût de la protéine vraie en comparaison à un autre aliment qui peut sembler plus intéressant. Les conseillers Eilyps sont munis de calculateurs qui permettent de comparer les différentes formules.

D’autre part, les compositions d’aliments peuvent varier avec différentes sources de protéines (soja, colza, tournesol, urée, co-produits…), il faut donc choisir la composition d’un aliment en fonction du profil de votre ration pour adapter au mieux les synergies de dégradation Energie/azote dans le Rumen des vaches.

Certaines matières premières (drèches, corn gluten…) sont disponibles sur le marché pour remplacer le soja ou limiter l’apport de correcteur. Ces produits économiquement intéressants ramenés au prix de la MAT peuvent présenter des contraintes spécifiques : valeur énergétique, % de MS… Là aussi, parlez-en à votre conseiller qui vous guidera.

Les Acides Aminés

Un apport optimisé d’acides aminés lysine et méthionine permet de réduire l’apport d’azote dans la ration. La vache laitière synthétise ses protéines à partir des acides aminés absorbés dans l’intestin.

Aucuns fourrages et matières premières suffisamment riches en acides aminés peuvent couvrir les besoins de la VL. Ainsi l’apport d’acides aminés de synthèse complémentaires (Rumino-protégés) va permettre une meilleure valorisation de la protéine et même une diminution possible de l’ordre de 10-15% si les teneurs en lysine/méthionine sont respectées.

Raisonner sur tous les points

Analyser vos fourrages

Avant de vouloir réduire ou changer le type de concentré, il est impératif d’analyser ses fourrages.

Les fourrages changent tout au long de leur conservation. Une analyse récente permet d’adapter au mieux les quantités d’azote pour les corriger.

Déterminer la qualité des fourrages

La première économie de correcteur se fait par les fourrages.

Un bon taux de MAT d’un ensilage d’herbe va permettre d’économiser quelques grammes de concentrés azotés.

3% de MAT en + c’est une économie de 200 à 300 gr de soja/VL/jour.

coupe au bon stade (entre épi 10 cm et 10 cm avant épiaison)
un bon taux de MS : un ensilage d’herbe qui « coule » après récolte, c’est une perte de MAT.

Le taux de MS de votre maïs ensilage a également un impact. Si le Taux de MS est élevé (au-delà de 35-37%), il faudra davantage de correcteurs azotés pour corriger celui-ci.

Raisonner sur tous les ateliers de l’exploitation

En fonction des stocks, il est possible d’augmenter la part d’ensilage d’herbe pour les génisses ce qui permettra de réduire la correction azotée

L’apport d’urée est tout à fait possible dans les rations génisses (grosses génisses).

Le pâturage des génisses et un bon moyen pour économiser du correcteur.