Découvrez le potentiel d’une plante multiservices : la Silphie
Appréciée par les agriculteurs et les particuliers, la Silphie fait parler d’elle depuis 5 ans en France grâce ses multiples intérêts : production de fourrages, d’énergie, de miel, réservoir de biodiversité, économe en intrants, protection des eaux et riverains….
Découvrez ses avantages, ses limites, ses caractéristiques et faites un point sur cette culture pérenne et multiservices.
En 2020800 ha implantés |
En 20213200 ha implantés |
Alimentation, méthanisation ou implantation… comment valoriser la Silphie?
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Alimentation des bovins et petits ruminants
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Riche en MAT (10-13) | Faible en énergie (0.80-0.85) |
Riche en minéraux | Faible en matière sèche (MS) |
Riche en fibres | Encombrante |
Appétente | |
Productive en période de sécheresse |
Compte tenu de ses valeurs alimentaires, la Silphie trouve sa place dans les rations à hauteur de 20-30%. Elle se travaille en 2 coupes (ensilage ou enrubannage) dans l’année : une première fin juin-début juillet et une seconde début septembre à 20% de Matières Sèches (MS). C’est un fourrage supplémentaire dans l’alimentation des troupeaux et sécuritaire vis-à-vis des évolutions climatiques. Selon le profil de parcelle on attend des rendements entre 12 et 18 tMS/ha sur les 2 coupes cumulées.
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Utilisation en méthanisation
Une seule coupe fin août-début septembre est nécessaire pour valoriser la Silphie à son potentiel pour la méthanisation. La récolte se fait à hauteur de 25-30% de MS en coupe directe ou à l’ensileuse à becs Kemper. Elle permet une production de gaz d’environ 300-350l/kg de MS pour des rendements allant jusqu’à 20tMS.
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Implantation en zones de non-traitement
La Silphie a également un intérêt spécifique en Zone de Non Traitement (ZNT) riverains. Elle bénéficie d’un faible entretien grâce à une récolte annuelle et les particuliers apprécient sa floraison jaune à plusieurs étages, étalée de juillet à septembre.
Les points clés de la conduite culturale
Selon les objectifs fixés, et quel que soit le modèle de production (agriculture biologique ou non), le choix de la parcelle est primordial pour exprimer au plus vite le potentiel de la Silphie et assurer un bon démarrage. Une analyse de sol est fortement recommandée avant les semis. Si la culture se développe y compris sur parcelles limitantes (ex : hydromorphe), un retard sur l’atteinte de son potentiel sera observé.
La Silphie met un an pour s’installer. Les parcelles semées au printemps d’une année n sont récoltées l’année n+1. La culture est à semer à 2,5 à 3 kg/ha au maximum à 1 cm de profondeur pour éviter la remise en dormance. En association ou non avec du maïs un roulage est à réaliser. Au démarrage un engrais starter est essentiel, s’en suit une couverture des besoins de la plante chaque année par des apports minéraux ou organiques sortie d’hiver (prélèvements de 60-70 kg/ha de phosphore, 240-300 de potasse). Les besoins azotés sont de 120 UN/ha/an.
Du fait de son développement assez lent, la concurrence avec les adventices est réelle. Elle est gérée plus facilement en pure, et en amont par des semis à écarts de rangs réduits, laissant place à un passage de bineuse en cas de besoin. Le désherbage chimique est possible mais il est recommandé en prélevée seulement en association avec maïs. Une fois installée, le broyage ou une coupe à 10 cm du sol se montre efficace et permet de stimuler la Silphie en augmentant son nombre de tiges par pied.
VRAI ou FAUX ?
La Silphie est considérée comme alternative au maïs dans les rations.
FAUX
Comme énoncé plus haut la Silphie n’a pas les caractéristiques alimentaires du maïs. Elle est à considérer comme affouragement complémentaire dans une stratégie fourragère bien définie.
Il est très difficile de la détruire après plusieurs années
FAUX
La Silphie a un système racinaire à rhizomes très courts. De 5 tiges par pied elle peut en développer une 50aine. Toutefois un labour suivi du passage d’une herse rotative suffit à sa destruction. De plus, très sensible aux solutions phytopharmaceutiques, la gestion classique en culture après Silphie suffira à détruire les dernières repousses.
La Silphie est une plante invasive
FAUX
Son potentiel d’invasion est considéré comme moyen à faible. Ses racines ne forment ni stolons ni rhizomes profonds, et ses graines sans traitements thermiques ont un pouvoir germinatif très faible
Eilyps est agrée pour le conseil indépendant à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques (n°3500019)
Contacts
ContactThibault BERNÉ 06 88 84 28 81 Responsable Service Agronomie
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Caractéristique de la Silphie
De la famille des Astéracées, la Silphie est une plante pérenne pouvant dépasser les 15 ans d’exploitation. Atteignant 1,8 à 3,5 m de hauteur de végétation, ses larges feuilles triangulaires sont perfoliées (soudées à la base) et son inflorescence en cymes forme plusieurs étages de fleurs. La floraison s’étale de mi-juillet à fin septembre. Son système racinaire est profond (>2m) et régénérateur (les racines meurent et sont remplacées continuellement).