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[Caprin] L’organisation des mises bas

3 02 2021Caprin

Les chevrettes d’aujourd’hui sont le troupeau de demain, c’est pourquoi leur élevage est un investissement nécessaire qu’il faut valoriser au mieux et ce dès la mise-bas !

Comme chez les autres ruminants, le nouveau-né caprin naît avec un système immunitaire non fonctionnel en raison de l’étanchéité de la barrière placentaire aux anticorps sécrétés par l’organisme de la chèvre gestante. Or, dès la naissance, l’animal entre en contact avec un microbisme potentiellement agressif. C’est pourquoi, les premiers soins apportés aux nouveaux-nés visent à leur transférer cette immunité en leur faisant boire du colostrum. Son ingestion rapide permet de :

  • Stimuler le développement du système immunitaire grâce aux cellules immunitaires, hormones, vitamines et oligo-éléments présents en grande quantité dans le colostrum
  • Lutter contre l’hypothermie et d’apporter une vitalité aux chevreaux grâce à sa forte concentration en lipides et glucides
  • D’activer le transit intestinal et d’éliminer le méconium (matière fécale contenue dans l’intestin du foetus et expulsée peu après la naissance)
Quel colostrum ?

Il est indispensable de prendre du colostrum de première traite de chèvres ayant été taries 2 mois, le colostrum étant formé par les sécrétions mammaires durant les 6 dernières semaines de gestation. Il est également conseillé d’utiliser du colostrum de multipares car il est souvent plus diversifié en anticorps que chez les primipares.

L’utilisation d’un réfractomètre permet de déterminer la qualité du colostrum. La mesure en BRIX permet d’estimer sa densité en immunoglobulines. Un seuil de 24% BRIX minimum permet de sélectionner des colostrums dont la concentration en IgG est supérieure à 40g/L.

À quel moment ? En quelle quantité ? Et comment ?

Le colostrum apportera une protection immunitaire pendant les 2 à 4 premières semaines de vie. Il contient une quantité importante d’immunoglobulines (IgG) qui décroit très rapidement (-50% à la 2ème traite). L’idéal est de le donner dans les 2 premières heures de vie !
Il est recommandé de distribuer 10% du poids vif du chevreau dans les premières 24h, fractionné en 2 repas.
Le colostrum peut être distribué au biberon ou par sondage œsophagien. La désinfection de la sonde entre chaque chevreau est fortement conseillée !

Et l'écornage ?

Les femelles peuvent être écornées jusqu’à 8 jours après la naissance tandis qu’il ne faut pas dépasser 3/4 jours pour les mâles. L’écornage doit être pratiqué tôt afin d’éviter les repousses et d’effectuer cette opération quand la corne s’est trop développée.

Par ailleurs, la désinfection du cordon ombilical par trempage de ce dernier dans une solution à base d’iode doit être fait de manière systématique. 

L’organisation en lots des mises bas 

Dès la mise bas, les nouveaux-nés peuvent être placés dans des cases de démarrage : c’est un très bon moyen pour l’éleveur de surveiller quotidiennement la buvée de chaque animal et pour l’apprentissage de la tétée.

Des colliers de marquage (ex : caoutchouc de bocaux) peuvent également être utilisés afin de filier les chevrettes et chevreaux et donc d’identifier les chevrettes de renouvellement et les petits boucs à vendre.

Le poids est le premier critère à considérer lors des naissances. Une fois que les jeunes sont correctement démarrés, ils peuvent être transférés vers l’aire d’élevage qui peut être séparée en différentes cases. Des lots homogènes d’animaux peuvent ainsi être faits ce qui permet d’appliquer un programme alimentaire en fonction de leur croissance (rattrapage par exemple).

L’application d’un plan de prophylaxie

Le CAEV (arthrite encéphalite virale caprine) est une maladie virale dont la maîtrise est délicate du fait de sa prévalence élevée ainsi que de l’existence de formes asymptomatiques. Le virus peut, théoriquement, être présent dans toutes les sécrétions ou excrétions contenant des globules blancs. Le colostrum et le lait sont donc les principales matières virulentes, c’est pourquoi, en l’absence de traitement, un plan de prévention peut être mis en place afin d’éviter la transmission de la mère au jeune et des jeunes entre eux :

  • Séparer immédiatement le nouveau-né de la mère afin d’éviter tout léchage
  • Thermiser le colostrum à 56°C pendant 60 minutes afin d’éliminer les virus responsables du CAEV (protège également contre les mycoplasmes) tout en préservant les anticorps naturellement présents dans le colostrum
  • Séparer physiquement les lots de chevrettes nourries au colostrum thermisé des chevreaux de boucherie alimentés au colostrum sans traitement thermique et utiliser du matériel spécifique de distribution du lait

Les obligations réglementaires

Une fois les premiers soins apportés aux chevreaux, il est nécessaire de procéder aux opérations d’identification. Il existe plusieurs modalités de marquage des animaux selon leur situation :

  • Un animal qui naît dans un élevage et qui y reste doit être identifiés au plus tard à 6 mois avec deux identifiants : l’un conventionnel dans l’oreille droite et l’autre électronique (boucle dans l’oreille gauche ou bague au paturon)
  • Pour les chevreaux de boucherie de moins de 4 mois sortant de l’exploitation, l’identification unique peut être un tip-tag
  • Pour les chevrettes et petits boucs vendus pour la reproduction, l’identification définitive est obligatoire : boucle conventionnelle et identifiant électronique

Vous souhaitez en savoir plus ?

Contact : Marine ODIETTE – Conseillère Caprins

marine.odiette@eilyps.fr

06 88 84 29 15

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