Comment limiter le stress thermique chez les vaches ?
Il est possible d’observer un stress thermique en comptant les mouvements respiratoires, qui passent de 30 mouvements/minute en temps normal, à 50 mouvements/minute lorsque la vache est stressée.
Comment évaluer le niveau de stress thermique de vos vaches ?
Exemple d’indices de température et hygrométrie (ITH) heure par heure du 30 mai au 2 juin 2019 à Rennes.
Vous pouvez également compter le nombre d’heures par jour où l’ITH est supérieur à 68
Quelles sont les répercussions du stress thermique ?
• Augmentation de la fréquence respiratoire.
• Passages plus fréquents aux points d’eau
• Perte d’appétit et rumination au ralentie favorisent les déséquilibres ruminaux et font chuter la production.
• Réduction des déplacements et station debout prolongée, vont augmenter les risques de boiteries.
• Couchage en groupe et souvent au même endroit favorisent les mammites.
• Modifications métaboliques, hormonales et vasculaires. Ces 3 signaux ont des répercussions sur les défenses immunitaires et les performances de reproduction. Le TB risque aussi de chuter.
Il faut noter que pour les vaches les plus productives, le stress thermique se fait ressentir plus durement.
D’après une étude menée par Brian Lang en 2011, pour les vaches produisant plus de 45 kg de lait par jour, le calcul de l’ITH devrait prendre en compte une température de 5°C supérieure à la température réelle. A cela s’ajoute les répercussions, visibles plus tardivement, sur la reproduction, la qualité du lait et les boiteries.
Cas concret sur la période de stress thermique léger du 30 mai au 2 juin 2019
A raison d’une diminution de production de 0.283 kg/h de stress thermique léger et de 0.303 kg/h de stress thermique modéré, une vache moyenne aura perdu 9.2 kg en 3 jours
Pour un troupeau moyen de 75 vaches, cette perte équivaut à 700 kg de lait en moins (soir environ 230€).
Symptômes du stress thermique chez la vache
Comment maîtriser le stress thermique ?
Modification de la conduite d’élevage
• L’abreuvement est un point clé pour limiter les effets du stress thermique. La consommation peut facilement augmenter de 50% et passer de 85L à plus de 120L/j. Il faut donc veiller à l’approvisionnement en eau des abreuvoirs, les nettoyer quotidiennement et rajouter des points d’eau supplémentaires s’il le faut. Il faut également s’assurer que la température de l’eau n’augmente pas trop, autrement dit éviter que les abreuvoirs soient en plein soleil.
• La ration est majoritairement ingérée le soir et au petit matin. Les distributions auront lieu en priorité en fin de journée pour éviter l’échauffement et augmenter l’ingestion. L’utilisation d’un stabilisateur de fourrages comme l’acide propionique aide aussi à limiter ce phénomène.
Modification du rationnement
• Les pertes minérales. sont importantes lors de stress thermique, notamment via les urines. Une augmentation temporaire du complément minéral et vitaminique permet de pallier à ces pertes tout en apportant des vitamines et oligo-éléments supplémentaires limitant le stress oxydatif et donc le déficit immunitaire.
• Les risques de sub-acidose sont majorés ces jours-là. L’apport de bicarbonate permet de réduire ce risque.
• Des compléments nutritionnels à base de levures, de plantes stimulant l’appétit, des suppléments en oligo-éléments et vitamines permettent de maintenir des performances correctes même en cas de fortes chaleurs. Vous pouvez avoir recours un complément alimentaire comme ThermoSan® disponible chez San’Élevage qui aide vos vaches laitières a mieux supporter les pics de température.
Votre bâtiment d’élevage est-il suffisamment ventilé ?
Crédit photo : ORELA
• Votre bâtiment laisse-t-il suffisamment circuler l’air ? Les entrées et les sorties d’air sont-elles bien positionnées ?
• La litière de vos vaches est-elle adaptée ? Reste-t-elle saine et sèche ?
• Si votre système de ventilation naturelle est inadapté, avez-vous pensé à l’installation d’un système de ventilation dynamique type brasseur d’air ou brumisateur ?
Votre concepteur de bâtiment pourra vous conseiller sur la solution la mieux adaptée à votre stabulation tout en respectant votre budget.
De l’amélioration de la ventilation de votre bâtiment en passant par la mise en place de bonnes pratiques visant à limiter les effets du stress thermique, les experts Eilyps peuvent vous conseillers pour prendre les bonnes décisions.
Caroline OUHLEN
Vétérinaire
caroline.oulhen@eilyps.fr
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